Keith, un jeune détective connu pour ses grands succès et son caractère discret, a une nouvelle mission aujourd’hui. Il ouvre donc le dossier du sujet du jour dans la voiture. Ce rapport dit que la police a conclu à un rituel de culte. Keith reçoit de plus en plus de cas bizarres, mais il espère découvrir la vérité sur crime.


La voiture s’arrêta devant une zone de construction au centre-ville de Montréal. Keith n’était pas surpris. C’était l’endroit parfait pour commencer un feu, car le sol est fait d’asphalte. Au moment où il sortit de la voiture, une grande silhouette l’attrapa par le cou. C’était Amir. 


– Ça va notre prodige ? dit Amir en se moquant de lui. 


Keith roula les yeux et remarqua Mae, qui regardait Amir d’un air désespéré. Mae était plus calme que lui. Elle était aussi la plus raisonnable de tous.


Mae frappa l’épaule d’Amir et dit: 

– Amir, arrête. Tu vas l’étouffer. On a besoin de notre prodige. 


Mae et Keith étaient rivaux au primaire et au secondaire. Mae essayait de le dépasser dans les matières, mais Keith était toujours l’élève méritant. Cependant, cela ne les empêchaient pas d’être de bons amis. 


Le trio avança vers l’édifice en construction. La police les laissa entrer et ils se dirigèrent vers le lieu du crime. Arrivés à l’endroit, ils décidèrent de monter au deuxième étage pour avoir plus de lumière, car ils ne voyaient pas très bien. Par terre, il y avait un cercle dessiné avec le sang du mort qui se trouvait au milieu. Il y avait aussi des feux éteints aux quatre coins de la pièce. 


– Ça me donne des frissons ! murmura Amir. 


Mae sortit son téléphone pour voir le rapport donné par la police et dit:

– La victime de ce rituel est Liam, jeune garçon, étudiant à l’Université de Montréal. Il n’a aucun casier judiciaire. Il est venu à Montréal de Vancouver pour ses études en médecine. Il n’a aucun rapport avec Montréal. 


– Qui sont les suspects ? demanda Keith en analysant l’endroit. 


– Les suspects sont le culte « Mardi », renchérit Mae, plus précisément, le fondateur Pierre, son assistant Dave et un autre membre appelé Lou. On les suspecte, car dans les vidéos de surveillance, on les voit entrer dans la zone de construction avec leurs costumes blancs et le cadavre. 


– C’est quoi le culte « Mardi » ? demanda Amir. 


– C’est un groupe composé seulement de personnes âgées de 60 ans et plus. Ce sont de vieilles personnes qui n’ont pas de proche ni de famille ou qui ne veulent plus s’intégrer à la société. Elles font un rituel chaque mardi. 


Amir, satisfait de cette réponse, sortit sa caméra pour prendre des photos de la scène. Keith et Mae cherchèrent des indices importants, mais n’en trouvèrent malheureusement aucun. Amir se dirigea vers la porte et leur dit: 


– Je vous attends en bas. Cette place me fait « flipper ». 


L’endroit avait l’air d’être sorti d’un film d’horreur, puis l’odeur du sang et du feu n’était pas très plaisante. Après cinq minutes, Mae et Keith décidèrent d’interrompre les recherches et sortirent de la pièce. Mae sortit en premier. Keith, traînant derrière elle, remarqua une cigarette au sol. Il la prit et la mit dans une enveloppe transparente. Il n’y avait aucune autre cigarette sur leur chemin, sauf celle à l’entrée de la pièce. 


Mae et Keith continuèrent leur chemin en dehors de l’édifice en construction. Amir les attendait dans un taxi. Il leur sourit et leur fit signe d’entrer. Mae, juste à côté de Keith, avoua: 


– J’ai le sentiment que cette mission est plus compliquée que ce que l’on pense.

– Pourquoi ? demanda Keith. 

– Juste un pressentiment, répondit Mae en avançant vers le taxi. 

Keith la suivit et s’assit à côté du chauffeur. Amir, assis derrière avec Mae, donna l’adresse du bureau.


Au bureau, plusieurs personnes étaient sur le téléphone ou en train de travailler sur leur ordinateur. Keith ouvrit la porte au bout du corridor et se trouva dans le bureau d’interrogation. L’officier les dirigea vers la salle d’interrogation. Keith et Mae entrèrent dans une salle plus petite où se trouvait un des suspects. Amir et le policier se mirent devant l’ordinateur qui leur permettait de regarder et d’écouter la conférence. Keith s’assit devant le suspect et Mae se tint près de lui. Le suspect était une vieille et petite dame. Elle avait au moins 60 ans. La dame était plutôt mince et semblait être en forme pour quelqu’un de son âge. Elle avait les cheveux blancs et longs et était habillée normalement. Elle avait une grande tâche de beauté au milieu de sa gorge. Elle était visiblement stressée. Mae brisa le silence en disant: 


    – Lou, 78 ans, divorcée, travaillant comme caissière chez Tim Hortons près de la zone de construction où le corps de Liam a été trouvé. Elle fait partie du culte « Mardi » depuis quatre ans. Elle est une des membres les plus respectées. 


Keith écoutait et regardait les fichiers devant lui. Puis, après un moment, il ajouta : 

– Madame Lou, savez-vous pourquoi vous êtes suspectée ? 

La femme regarda peureusement et répondit en criant : 

– Non… non, je ne sais pas. CE N’EST PAS MOI, JE NE L’AI PAS TUÉ !

– Calmez-vous, demanda Keith, avec une voix aussi froide que le corps de Liam.

Lou regardait autour d’elle en espérant trouver une issue. Amir, de l’autre côté, les yeux rivaient sur l’écran de l’ordinateur, se tourna vers le policier pour dire: 


– Mon pote est vraiment cool! Avoue ? 

L’officier ne répondit pas. Il restait figé comme une image. Amir le scruta désespérément et bâilla dans sa face. 

– Vous êtes tous comme ça ou quoi ? dit Amir en le jugeant. 

– … 

– Au moins, montre un signe de vie, chiala Amir.

De l’autre côté, Keith demanda à Mae : 

      – Mademoiselle Mae, pouvez-vous dire à madame Lou pourquoi elle est suspectée pour ce meurtre ? 

Mae répondit tout de suite: 

    – Elle a été vue par les caméras de sécurité en train d’entrer dans la zone de construction. Elle portait un costume spécial pour les rencontres du mardi. Elle a aussi aidé à porter le corps sur le lieu du crime. 

Lou les regarda, choquée, puis sourit: 

– Madame Lou, puis-je savoir ce qui est drôle dans tout ça ? demanda Keith, énervé.

Lou laissa sortir un petit rire de soulagement: 

– Penses-tu vraiment que j’ai pu porter un corps de 60 kilos au deuxième étage de l’édifice en construction ? J’ai 78 ans. D’ailleurs, j’étais en train de faire du bénévolat dans un hôpital pour les personnes âgées. 

– Mais les costumes du culte « Mardi » ont été retrouvés dans une poubelle près de votre lieu de travail. Un des costumes était le vôtre. On a trouvé votre ADN dessus. Que pouvez-vous dire de cela ? demanda Mae, plus énervée que Keith par le comportement de la vieillarde. 

Lou, énervée, regarda autour d’elle et prit une grande inspiration.


 – OUI, C’EST À MOI ESTI ! JE NE SAIS PAS POURQUOI IL EST LÀ-BAS ! cria-t-elle, en se levant de sa chaise.

Mae, choquée par cette soudaine rage, se prépara à se défendre. 

– MADAME LOU ! répliqua Keith. 

Le silence s’établit dans la salle. Lou et Mae reprirent leur place.

 – Je vous conseille de contrôler votre rage, mentionna Keith, d’un ton sévère.

Lou soupira et répondit: 

– Écoute, mon jeune, vous perdez votre temps avec moi et mon culte. Je ne peux transporter rien de lourd, car mon bras gauche est handicapé. Puis le culte « Mardi » ne sacrifie pas les humains, mais de la nourriture. Le plus barbare qu’on a pu faire, c’est de sacrifier des animaux morts. 


Keith la regarda d’un air convaincu. Puis, il se rappela la cigarette sur le lieu du meurtre. 

– Mae, donne-moi l’enveloppe, lui demanda-t-il.

Mae lui donna l’enveloppe transparente où se trouvait la cigarette. Keith la prit et la mit devant Lou, qui les regarda paniquée comme s’ils venaient de trouver son secret le plus sombre. 


– Madame Lou, ici dans votre dossier, c’est indiqué que vous avez souffert du cancer des poumons à l’âge de 55 ans, ce qui a été causé par le grand nombre de cigarettes que vous fumez. 

Elle regarda les détectives, apeurée et dit en tremblant: 

– J’ai arrêté. Je vous jure, j’ai arrêté de les consommer. 

Keith l’observa, l’air confus et ajouta: 

– Si vous avez arrêté, pourquoi a-t-on retrouvé une cigarette sur le lieu du meurtre ?

– Alors… ce n’est pas moi. J’ai arrêté de fumer quand j’ai rejoint le culte. C’est interdit de fumer. C’est un des règles du culte, répondit Lou avec honnêteté.

– Alors personne ne fume dans le culte « Mardi » ? questionna Keith pour être certain.

– Oui, personne ne fume dans le culte « Mardi ». 

Keith rangea les feuilles et le dossier et déclara: 

-Merci pour votre coopération madame Lou. L’interrogatoire est terminé. Keith et Mae sortirent au moment où une policière rentra dans la salle d’interrogation. 

Amir les regarda sortir de la salle. Puis, il se tourna vers l’officier qui ne bougeait toujours pas.


– Bro…tu respires ? lui dit-il. 

Soudainement, Keith ouvrit la porte. Amir sursauta et s’écria :

– Keith ! Tu as fait sursauter mon cœur! 

Amir se tint la poitrine pour se calmer. Déjà que l’officier lui faisait peur, pensa-t-il.


Keith s’assit sur une chaise. Mae, de son côté, se dirigea vers l’ordinateur pour enregistrer l’interrogatoire. Keith tourna sa tête vers l’officier et dit: 

– Tu peux sortir Adam. Merci et désolé si Amir t’a dérangé. 

Adam, l’officier, salua Keith et sortit du studio. 

– …traître, murmura Amir.

La bouche ouverte, Amir regarda la scène. Choqué et dévasté étaient les mots parfaits pour décrire l’expression d’Amir. 

Mae termina l’enregistrement. Elle alluma son iPad pour montrer une vidéo, mais s’arrêta quand elle vit la tête d’Amir. 

– Amir, penses-tu à fermer ta bouche ? lui reprocha-t-elle. 

– Oui, oui, répondit Amir, et il s’assaya sur le sofa. 

Les trois collègues se mettaient souvent en cercle pour parler des interrogatoires. Mae montra alors la vidéo où les trois personnes habillées de costumes blancs sortaient de la zone de construction. 


– Alors ? demanda Amir. 

– Regarde bien. Une des figures tient un des cahiers d’école de Liam.

Keith et Amir se regardèrent d’un air embarrassé. Cette information venait de compliquer l’affaire. Ils se retournèrent vers la capture d’écran de la scène. De nombreuses interrogations leur venaient en tête : une des personnes a le cahier scolaire de Liam, mais pourquoi ? Ce cahier, est-il important?


Mae reprit la parole:

– Je pense que leur objectif n’était pas juste de faire un sacrifice…