Ces gens qui nous avaient enlevés étaient très nombreux. Ils devaient être au moins 500. Ceux qui étaient chargés de nous mener à leur camp nous ont ligoté les bras et les jambes avec des bouts de tissus qu’ils avaient beaucoup trop serrés à mon goût.
Ils nous avaient également enroulés dans des genres de couvertures, probablement pour nous protéger du froid…Ils nous voulaient donc vivants. Le trajet a duré plus de deux heures (j’ai bien eu le temps de m’ennuyer).
Les 20 autres doivent probablement être morts de trouille! Personnellement, je sais que ça ne sert à rien la peur, sauf à nous affaiblir. Par conséquent, je restai calme pour éviter de perdre le contrôle de la situation. Nous sommes donc arrivés à leur camp. J’avais une couverture sur la tête, mais j’ai quand même deviné que nous étions arrivés au vu des réactions que notre arrivée a causées.
Je pouvais entendre les pleurs de certains qui croyaient sûrement que les hommes transportaient des cadavres, puis les questionnements des autres. Ils parlaient tous une langue étrangère. En fait, ils n’avaient même pas l’air de parler une langue en particulier. J’ai finalement senti qu’ils nous avaient déposés à terre. Il y avait une odeur de brûlé et de feu partout, mais pour une fois, on était au chaud. Ils ont enlevé le drap qui me couvrait de haut en bas et se sont approchés prudemment. Certains avaient même l’air d’avoir peur! Ils se parlaient et se touchaient les cheveux avec émerveillement. Je crois que c’est l’aspect plutôt lisse de mes cheveux qui les a étonnés. Ils se sont tous mis en rond autour de moi tout en se rapprochant de plus en plus. Soudain, un bruit de sifflet se fit entendre. Ils s’écartèrent donc pour faire une haie d’honneur à la dame qui approchait. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que c’était leur chef. Elle s’est approchée de moi avec assurance. Pourquoi vers moi? Les autres étaient proches aussi! Elle les a regardés brièvement, puis elle a continué de marcher dans ma direction. Je n’avais pas peur. Je me suis levée et nous nous sommes retrouvées face à face. Elle m’a regardée encore, puis elle a dit:
– (Elle) Vu ton regard, tu dois être leur chef, n’est-ce pas?
– (Moi, confuse) Comment parlez-vous français?
– (Elle) Ahh donc la légende disait vrai!
– (Moi) Mais de quelle légende parlez-vous?
– (Elle) Les passagers du train dorés, les seuls qui ont eu la chance de survivre à cette vague de radiation. Félicitations!
– (Moi) Donnez-moi plus de détails! Quelle vague?
– (Elle) Une énorme vague de radiations est passée sur toute la terre. Des scientifiques ont donc conçu le train doré pour protéger les passagers de la vague, tout en les conservant dans le froid grâce une technologie que je ne pourrais vous expliquer.
– (Moi) Mais je n’ai jamais participé à cela!
– (Elle) Selon la légende, le choix a été fait au hasard. Vous êtes donc monté dans ce train sans savoir ce qui allait vous arriver.
– (Moi) Personne ne nous a jamais parlé de cette vague de radiation!
– (Elle) Les scientifiques ne pouvaient pas sauver tout le monde. Cela aurait seulement créé de la panique. Ils voulaient simplement sauver l’humanité.
J’étais sous le choc, mais j’étais surtout curieuse. J’avais tellement de questions!
– (Moi) Et vous? Vous n’étiez pas dans le train, comment êtes-vous ici?
– (Elle) Oh mais je n’ai pas survécu à cela! Je n’ai pas vu la vague. C’était il y a au moins 300 ans.
– (Moi) Comment ça se fait?
– (Elle) Ça a commencé avec deux couples de scientifiques. Ils ont ensemble participé à la conception du train doré. Avant la vague, ils se sont installés dans un bunker qu’ils ont soigneusement préparé et isolé contre les radiations. Ils ont eu de nombreux enfants. Parmi eux, ils ont désigné un chef : le plus intelligent et le plus calme. Pour chaque génération, on apprenait la langue aux enfants. Cependant, à un moment donné, ils étaient trop nombreux. On décida d’apprendre la langue seulement au chef. C’est pour ça que j’ai réussi à communiquer avec vous. Tout le monde attendait avec impatience le moment où le train doré allait s’arrêter.
Wow, ça faisait beaucoup d’informations en même temps ! Je me sentais tellement confuse! Donc tous les autres humains ont…disparu ? C’était comme si j’étais dans un rêve! Vous voyez…le genre de rêve super élaboré dont on se souvient très bien au réveil. En tout cas, j’avais hâte d’en apprendre plus sur ce…Nouveau monde…
À suivre…