Prenons un instant pour visualiser la persévérance au sens large du terme. Sortons un peu du cadre scolaire, l’espace de quelques lignes. L’école est sans doute l’un des premiers lieux où nos jeunes apprennent le sens de persévérer. Certes, je considère la persévérance comme une grande qualité sur le plan académique, mais pour ma part la persévérance s’illustre dans bien d’autres sphères de vie que l’école.  S’il y a bien une qualité que j’admire chez une personne, c’est bien celle-ci. La capacité à se relever, à poursuivre ce qu’il ou elle entreprend, et ce malgré les embuches. La vie n’est pas une ligne droite platonique… Comme un yoyo, elle peut nous faire vivre de grandes émotions.


J’ai le sentiment que la persévérance est quelque chose qui s’effrite de plus en plus. Je ne sais pas si cela est dû aux technologies qui nous facilitent l’existence ou le rythme effarant de la vie qui nous rend paresseux, mais il semble que la voie de la facilité semble être le meilleur chemin pour certains. Autour de moi, je constate une démotivation rapide, un abandon presqu’instantané, lorsqu’il est question de mettre du temps ou des efforts sur une tâche. Tout ne s’acquiert pas en un seul claquement de doigts! D’ailleurs, la persévérance n’est pas innée chez l’humain. Ce n’est pas dans un livre qu’elle s’apprend, mais plutôt à l’école de la vie. Personne ne naît persévérant, chacun l’apprend au travers d’épreuves. Elle s’apprend d’une façon bien ingrate parfois la persévérance. C’est peut-être pourquoi certains préfèrent la laisser de côté.


Or, nous ne naissons pas tous égaux. Certains d’entre nous proviennent de milieux moins nantis, moins adéquats et supportant; d’autres proviennent d’un monde où il faut persévérer pour survivre. Certains ont moins de chances que d’autres, alors persévérer n’est pas une option, plutôt une obligation… J’ai beaucoup d’admiration et de respect pour ceux qui partent de peu, mais qui font de grandes choses. Ceux qui ne se laissent pas abattre par leurs réalités. Ceux qui tombent, mais qui se relèvent à chaque fois. Je crois que l’humain a beaucoup à apprendre de l’échec. Peut-on arrêter d’enseigner à nos jeunes que l’échec est automatiquement négatif? Peut-on cesser de leur mettre la pression d’une réussite instantanée? Plutôt que de les moraliser face à un échec scolaire, un conflit d’amis ou un match de futsal moins fructueux, peut-on prendre un instant pour leur enseigner l’art de persévérer? Parce que ce n’est pas vrai que tout fonctionne du premier coup. Des échecs, il faut en vivre pour mieux se bâtir.


La persévérance témoigne d’une puissante force mentale, qui va bien au-delà de l’aspect scolaire. Tout comme la résilience, elle nous permet de ne pas s’effondrer à la moindre adversité. « Le mérite est à ceux qui luttent constamment », a dit un jour l’homme politique Théodore Roosevelt. Ces quelques mots illustrent bien l’opinion que je me fais de cette grande force qu’est la persévérance, parce que derrière toutes victoires, aussi petites soient-elles, se cachent souvent bien des efforts.