Il fut un temps où les Jeux olympiques d’été comme hiver était pour moi un rendez-vous immanquable. J’étais un touche-à-tout en termes de sports, donc pour moi, il s’agissait d’une occasion en or d’admirer des athlètes et des performances incroyables tous les deux ans. Je me souviens que les premiers jeux que j’ai regardés étaient ceux de Nagano en 1998. Avant d’aller à l’école, je regardais les compétitions au programme dans cette plage horaire. Je me souviens particulièrement du match de hockey entre la République tchèque (maintenant devenu la Tchéquie), contre le Canada. Mon idole de jeunesse était Jaromir Jagr, un prolifique joueur tchèque. Je m’étais donc rangé derrière ce pays au détriment du mien, le Canada. La partie s’était terminée en tir de barrage avec une victoire de la République tchèque. Le gros scandale à la suite cette demi-finale était que l’entraîneur de l’équipe canadienne avait laisser de côté pour la séance de tirs au but, Wayne Gretzky, le joueur qu’une majorité de gens considère comme le meilleur de l’histoire du hockey. Encore à ce jour, cette décision est critiquée et est considérée comme une bévue monumentale.


J’ai tellement de beaux souvenirs marquants provenant de divers jeux. Ceux et celles qui ont dominé leur sport comme Michael Phelps, Usain Bolt, Simone Biles ou Mikaël Kingsbury. Des performances mémorables de Marc Gagnon, Charles Hamelin (patineurs de vitesse courte piste), les sœurs Dufour-Lapointe (ski de bosses) et Penny Oleksiak (natation). La touchante prestation de Joannie Rochette (patinage artistique), en passant par la victoire surprise de Monica Puig (tennis). Sans oublier le match d’anthologie de hockey féminin entre les États-Unis et le Canada et le « but en or » de Sidney Crosby (hockey).


Cependant, malgré mon amour du sport, mes souvenirs gravés dans ma mémoire et mon plus grand respect pour tous les athlètes qui se rendent à cette étape, les Jeux olympiques qui se déroulent actuellement à Pékin me laissent très perplexe, pas loin de l’indifférence. Évidemment, des compétitions qui se déroulent en pleine nuit, dans un contexte pandémique et avec peu de spectateurs, n’aident vraiment pas à ce que j’embarque dans ces jeux. D’un autre côté, il y a également un certain malaise grandissant avec la présentation des Jeux dans certains pays depuis quelques années. Je ne souhaite pas tomber dans la réflexion politique, mais il faut tout de même en faire le constat. Depuis 2014, voici la liste des pays qui ont tenu des olympiades : la Russie, le Brésil, la Corée du Nord, le Japon et la Chine. En excluant le Japon, tous les autres pays se retrouvent dans une forme de dictature avec des leaders aux antipodes de ceux que nous avons en Amérique du Nord. Le temps de deux semaines, on semble oublier les horreurs, les scandales et les inégalités omniprésentes que subissent les peuples de ces pays. Mais bon, notre conscience peut bien prendre le bord pour quelques médailles. Bien sûr, les athlètes seront toujours en faveur des Jeux, peu importe où ils se tiendront et il ne faut pas les blâmer pour cela. Ces hommes et ces femmes carburent à la performance et consacrent littéralement leur vie dans leur sport respectif. J’aurais probablement la même mentalité si j’étais à ce niveau. Or, je suis un téléspectateur, donc je vois les choses d’une manière différente.


D’un autre côté, il est documenté que les Jeux olympiques sont une dépense plutôt qu’un investissement. Parlez-en aux gens qui ont vécu les Jeux de Montréal en 1976… Heureusement, plusieurs infrastructures à Montréal ont eu la chance d’avoir une deuxième vie comparativement à plusieurs sites des récents Jeux. C’est désolant de constater que certains dirigeants préfèrent endetter la population pour obtenir des Jeux où une bonne partie du peuple hôte ne souhaite même pas en accueillir ou encore que des millions de dollars investis sur des stades, des villages olympiques et de sites de compétitions, finissent littéralement en ruines dues à l’absence d’entretien. Une grande quantité de photos sont disponibles sur Internet de ces endroits devenus abandonnés.


Est-ce qu’il faudrait envisager que plusieurs pays se partagent les Jeux afin d’amortir les coûts ? Devrait-on ne pas retenir la candidature de certains pays ? Est-ce que les citoyens pourraient voter s’ils veulent ou non la tenue de Jeux dans leur pays ? Difficile, lorsque l’on vit dans un régime totalitaire ! Bref, je ne crois pas que d’éliminer les Jeux olympiques à tout jamais, soit une solution. Or, je crois fermement que nous devrions plus tenir de Jeux au détriment de la population qui les accueille. En terminant, je tiens à rappeler que les trois valeurs olympiques sont les suivantes : l’excellence, l’amitié et le respect. Il serait peut-être temps que le Comité international olympique considère que les futurs hôtes des Jeux partagent également ces mêmes valeurs…