20 ans ont passé depuis la dernière montée au pouvoir des Talibans, et tout semble indiquer une prochaine suppression des quelques droits fondamentaux acquis par la population afghane au cours de leurs deux décennies de vie normale. Loin des sorties entre amis et autres libertés du quotidien, sous le règne terroriste, il semble qu’une réalité bien plus sombre soit à venir.
Le 15 août dernier, à la suite de la prise de Kaboul, le retour au pouvoir des Talibans est passé d’une potentielle menace à quelque chose d’inévitable. Le départ définitif des troupes américaines ne l’a que réaffirmé : l’Afghanistan s’apprête à traverser une nouvelle ère de terreur. Cette fois-ci, cependant, les troupes terroristes sont en possession d’une nouvelle arme : les réseaux sociaux. Depuis plusieurs mois, une vague de messages de propagande a envahi la plateforme Twitter. Une vidéo a tourné en particulier. Une scène illogique au milieu de centaines d’images d’affrontements entre soldats et terroristes : des membres des forces afghanes se joignent volontairement aux Talibans.
Toutefois, malgré ce désir d’être vues sous un meilleur angle, l’organisation et ses actions laissent paraître une tout autre volonté. Avant la prise de la capitale, les villages éloignés étaient les premiers affectés. Les communautés rurales semblaient des cibles faciles. C’est ainsi que « l’Empire Taliban a vu le jour ». C’est dans ces territoires qu’il était le plus évident d’imposer la Loi Islamique, ce qui ne fut que mauvais augure pour les Afghans, mais surtout les Afghanes.
Au cours des 20 années suivant la chute de l’Organisation Talibane en Afghanistan, les citoyennes du pays ont su faire quelques pas vers l’émancipation, sans jamais vraiment se libérer de leurs traumatismes. Mais depuis quelques mois, c’est la même question qui tracasse le monde entier: Qu’arrivera-t-il aux femmes au retour des Talibans? Et des réponses, il y en a eu, mais aucune n’était le moindrement convaincante.
Il est évident que le discours public des Talibans se veut progressiste, mais selon Solene Chavlon-Fiorriti, reporter pour France 24, ces derniers réservent aux femmes un tout autre avenir. Les porte-paroles talibans l’ont affirmé maintes et maintes fois; les Afghanes maintiendront leurs droits de travailler. Cela dit, sous la loi islamique, cet argument signifierait la ségrégation homme/ femme et l’obligation d’être accompagnée d’un homme en public.
Mais derrière les titres d’articles à faire frémir et les témoignages horrifiants, il est de plus en plus évident que la population afghane n’attendra plus les forces armées ou les signatures de pétitions d’individus à des milliers de kilomètres du problème pour agir. Selon le journaliste Fawad Aman, les citoyens des territoires ruraux du pays commencent à se révolter contre les forces talibanes, après des années de répression.