Comment éliminer ces phrases de notre vocabulaire populaire « boys will be boys », « un gars c’est fait fort; un gars ça ne pleure pas », « les filles sont plus faibles, plus délicates », « les filles sont trop émotionnelles »?


Il faut briser les stéréotypes du type les gars jouent avec des camions et les filles avec des poupées. Est-ce si mal si un garçon aime jouer aux poupées ou si une fille veut jouer uniquement avec les camions de constructions de son grand frère? C’est normal pour un jeune enfant d’expérimenter les deux genres et il ne faut pas lui enlever ce temps de découverte. Nul activités ou sentiments ne sont restreints ou exclusifs à l’un ou l’autre des gendres. Les sports ce n’est pas juste pour les garçons et la mode ce n’est pas juste pour les filles. Si on éliminait ces idées fausses de notre quotidien et qu’on encourage les jeunes à se respecter dans leurs intérêts, dans leurs sentiments dès un tout petit âge, peut-être que la transition à l’adolescence serait un tout aussi peu plus facile pour certains de nos adolescents.


L’adolescence est pour plusieurs jeunes une étape où l’opinion des amis les amènent à pousser certaines limites pour plaire, bien paraître ou être acceptés par leur cercle d’amis. L’adolescence est aussi une phase où la critique et le jugement des pairs freinent, gênent et limitent le jeune dans l’expression de leurs désirs, leurs ambitions, leurs goûts personnels, leur style, leurs opinions ou encore leur estime de soi et leur valorisation personnelle. Certains adolescents ont si peur du jugement, de la critique et du rejet qu’ils se créent des barrières de communication ou qui souffrent de crises d’anxiété sociale. Si les adolescents apprenaient d’abord à s’aimer et à s’accepter, aimer et accepter autrui dans toutes ses différences et particularités, ce serait plus facile aussi.


Si tu as plus ou moins d’amis que la moyenne c’est correct. Si tu n’es pas aussi athlétique que ton meilleur ami c’est correct. Si pour toi la musique te plait plus que les sports, c’est correct. Si aujourd’hui, tu as le goût d’être seul avec tes pensées, c’est correct. Si aujourd’hui tu as juste le goût de danser, vas-y. Si aujourd’hui tu as le goût de pleurer, fais-le. Si aujourd’hui, tu te « feel » pas, tu n’aimes pas ton look, tu n’aimes pas ta face, ton corps, n’oublies pas que les petits détails qui te dérangent font toute ta beauté, ton individualité… et que malgré ça quelqu’un « trippe » sur toi en cachette et n’a pas le courage de te le dire. Si aujourd’hui tu as le goût de foncer, donne ton maximum. Si ton meilleur ami n’est pas du même sexe que toi, mais que vous « tripper au bout », c’est parfait comme ça. Si tu ne te sens pas bien dans ta peau, exprime-le. Si tu es victime d’une situation qui te déplaît ou qui te rend mal à l’aise, tu as le pouvoir de la dénoncer et de l’arrêter. Tu n’aimes pas les paroles que tu entends, dit le haut et fort car ta voix a de la puissance et de la valeur peu importe ton genre. Si tu veux exprimer ta différence, fais-le, sans penser aux opinions et aux jugements des autres… Ouais… L’idéal ici serait de remplacer ce vœu par « si tu veux exprimer ta différence, fais-le et saches que tes pairs et tes amis sont avec toi sans jugements et préjugés ». Peut -être un jour qui sait ?


La confiance et la force de caractère devraient être bâties et renforcées dès un bas âge pour qu’elles puissent guider nos adolescents durant la période la plus difficile de leur jeune vie. C’est pour cela que je vous propose la lecture de deux poèmes par l’auteure américaine, Paris Rosenthal soit « Dear Boy » et « Dear Girl » qui encouragent les enfants et jeunes ados à vivre leur vie librement sans stéréotypes et s’exprimer à cœur ouvert. Ces poèmes visent à bâtir une confiance et valorisent les différences chez les jeunes avant même que les insécurités s’installent dans leur quotidien.  J’espère que vous allez les aimer autant que moi.


* Cette thématique ainsi que d’autres sujets touchants les genres, l’estime de soi, le corps humain, l’éducation à la sexualité seront traitées encore cette année lors des ateliers « On jase des sexes » que j’anime dans le cadre de mon activité parascolaire qui pourra reprendre dès le lancement des activités parascolaires au Collège. Si cela t’intéresse, tu es le ou la bienvenue dans mes ateliers de discussions et d’informations et ce, toujours sans jugement ! Les places seront limitées.  *


Thalia Kouroumlis

Enseignante d’anglais et d’histoire

En 3eme secondaire